Quand la courtoisie ne semble plus être de mise entre majorité et opposition dans un Conseil communal, ça peut un peu taper sur les nerfs mais aussi donner de l’énergie, de la gnaque. Voici notre traditionnel bref retour partiel, partial et subjectif sur ce Conseil qui a finalement vu (presque) tous les conseillers se rallier à la motion déposée par le PS et Ecolo disant « NON aux visites domiciliaires et OUI à une commune hospitalière« , qui a voté un budget peu convaincant et sans vision (majorité contre opposition et abstention du groupe de la demi-opposition) et qui a débattu piscine, prix de l’eau, caméras de surveillance, plaines de vacances, cartes de train pour les étudiants ou encore nuisances olfactives de Burgo.

Caméras de surveillance : est-ce le meilleur investissement pour la sécurité?

La décision du placement de caméras a déjà été prise et nous est vendue comme « la » solution pour la sécurité des citoyens. Une demi-douzaine de caméras seront prochainement installées, avant d’autres supplémentaires. Si, comme le dit la procureure de division d’Arlon Sarah Pollet, leur efficacité n’est pas à démontrer, il faut cependant, comme dans tout investissement, même concernant la protection des citoyens, évaluer sa pertinence et son efficacité au regard de son coût (80.000€ pour commencer, à Virton, 400.000€ à Athus). Et là, le bât blesse. Une étude récente met à l’épreuve des faits leur rôle (à quoi les utilise-t-on réellement?), leur coût et leur efficacité. Lire l’article en suivant ce lien

La piscine a du retard! (pour mémoire). En attendant, barbotons, comme le caneton

Photo Eric Gagla

Burgo : il est temps de mettre en place le Comité de concertation habitants et élus

Photo Eric Gagla
Lors du Conseil communal d’octobre dernier, Écolo avait demandé et obtenu qu’un comité de concertation regroupant des habitants et des élus, de Virton mais aussi de Rouvroy, soit mis en place afin d’organiser l’indispensable dialogue à propos des odeurs redevenues nauséabondes de Burgo. Cela faisait suite à de nombreuses plaintes de riverains et au peu de diligence de Burgo à satisfaire les demandes d’information et à résoudre le problème. Annie et Christophe ont insisté et (ré)obtenu que ça bouge, l’échevin Chalon invitant Annie à se joindre à lui pour le mettre en place. A noter que du côté de Rouvroy il semble qu’un tel comité existe déjà. A suivre donc.

Des cartes de train mais pour certaines catégories d’étudiants seulement

Photo Eric gagla
Un règlement octroyant quelques cartes de train type « Campus » au départ de la gare de Virton a été adopté. Très bien. Sauf que cela ne concerne que les koteurs des universités et des hautes écoles éloignées, ceux qui pourraient être tentés de prendre le train à Marbehan en fait. Les étudiants « n’ayant pas intérêt à partir d’une autre gare que celle de Virton » en sont exclus a assumé l’Échevin Wauthoz à la remarque d’inégalité exprimée par Sébastien Michel (CDH canal dissident). Pour Écolo, pas de discrimination à faire, tous les étudiants prenant régulièrement le train au départ de Virton doivent pouvoir bénéficier d’un coup de pouce « rail », même s’ils étudient à Libramont.

Plaines de vacances : rien de prévu pour s’y rendre, est-ce vraiment sérieux?

« Les plaines de vacances, ce doit être une politique de l’enfance, un investissement pour l’avenir et une politique sociale » développions-nous longuement dans un article précédent concernant la contribution financière des familles aux plaines de vacances. C’est dans le même esprit qu’Annie Goffin (Ecolo) a interpellé le Collège communal en relevant l’aberration, pour une commune de 100 km², de n’organiser aucun ramassage des enfants. Les plaines se tiennent en un lieu unique, à l’école de Chenois. Certes à moins de 2 km du centre de Chenois, Virton, Saint-Mard ou Latour mais qu’en est-il pour les enfants de Gomery (4 km), Ethe et Ruette (5 km), Saint-Remy (6 km), ou Grandcourt et Bleid (7 km)?

Que demande Écolo? Tout simplement de rendre les plaines de vacances accessibles à tous les enfants qui le souhaitent, de chacun des villages, même si leurs parents ne sont pas motorisés ou pas disponibles aux heures adéquates. Une fois cet objectif fixé et clairement annoncé aux parents, un peu de réflexion, de dynamisme, de créativité et peut-être un peu de sous et, c’est sûr, des solutions seront trouvées. Pourquoi pas des acheminements piétons et/ou vélo encadrés alliant ainsi loisir et pédagogie? Pourquoi pas la locomobile gratuite pour certains le nécessitant? Et le covoiturage? Et l’appel à bénévoles à l’instar de ce que fait la croix-rouge? Etc. Les réseaux sociaux sont utilisés à toutes les sauces, pourquoi pas pour la sauce de la participation des enfants? Nous ne voudrions pas faire le constat qu’en fait la majorité en place chercherait, l’air de rien, à brider l’attractivité des plaines.

Budget 2018 : Quel est le projet de la majorité?

La question peut être légitimement posée et Christophe Gavroy n’a pas manqué de le faire. 118 projets inscrits au budget… En 2017 il y en avait 150 et seuls 15% ont été réalisés. N’est-ce pas là un signe de plus de l’absence d’unité de la majorité, chaque échevin y allant du dépôt de projets qu’il sait irréalisables? Au final, ce que l’on sait, c’est qu’on ne sait rien de la politique à venir de la majorité pour cette dernière année de législature. Au vote, Écolo a voté contre les budgets ordinaire et extraordinaire. Le reste de l’opposition également, le groupe de la demi-opposition s’abstenant.

Quelques autres remarques des conseillers écologistes, notamment :

  • Annie Goffin (Écolo) a fait remarquer que malgré l’augmentation évidente de la pauvreté à Virton, le budget pour les aides sociales en nature, les aides médicales et pharmaceutiques, les aides en chauffage, les aides sociales en espèces, les frais d’hébergement pour personnes âgées, les aides pour les loyers, se chiffrent à 26.000€ soit moins de la moitié du montant alloué en 2012. Selon la présidence du CPAS, cela serait dû à l’augmentation de l’aide en denrées alimentaires. Hum… difficile d’imaginer de tels vases communicants permettant aussi facilement de siphonner un budget social. Et quand bien même! Pour Écolo, dans le contexte de régression sociale et d’accroissement des précarités que nous connaissons, le dynamisme et l’ingénierie de l’associatif et de l’institutionnel « social » (par exemple trouvant de nouveaux gisements de soutien financier, culturel ou matériel) doivent s’ajouter aux budgets sociaux existants. Si des marges sont retrouvées grâce au dynamisme des acteurs, de nouveaux projets doivent être lancés tant les besoins sont énormes.
  • Le solde budgétaire à l’exercice propre est positif (recettes annoncées supérieures aux dépenses prévues) mais pour Christophe Gavroy (Écolo) ce solde positif est acquis essentiellement sur des éléments non récurrents et/ou incertains : des recettes d’eau augmentées de 25% (voir aussi au sujet de l’eau le point spécifique plus bas), l’utilisation dès 2018 et en une seule fois de la provision réservée à la piscine ou encore d’autres recettes curieusement fortement augmentées sans que les moyens précis d’y arriver ne soient exposés comme les recettes de l’abattoir (+50%), de la taxe sur les secondes résidences et les kots (+100%), les locations, etc.

Calcul du prix de l’eau 2017 : tous les Virtonnais grugés ? Oui vraisemblablement !

Depuis de nombreuses années, le prix de l’eau de distribution augmente beaucoup plus vite que les salaires, à Virton comme ailleurs. Ce n’est pas agréable mais l’eau est un bien précieux et son prix doit refléter son prix réel, le « coût-vérité ». Petit rappel : dans le prix de l’eau se retrouvent la redevance (location du compteur = être raccordé au réseau), le CVD (= le coût de la distribution jusqu’au compteur soit le liquide et les conduites) et le CVA (= le coût de l’assainissement càd du raccordement à l’égout jusqu’au rejet dans la rivière en passant par la station d’épuration lorsqu’elle existe). La commune de Virton est propriétaire de son réseau de distribution. C’est à elle de fixer la redevance et le CVD (distribution). Le montant de la redevance est quasi compensé par les réductions octroyées sur les 30 premiers M³ consommés par ménage (gratuité du CVA et 1/2 prix du CVD).

Quel est le problème? Attention c’est un peu technique mais la conclusion ne l’est pas
En 2015 et 2016, le CVD était de 2,16€/M³. Pour 2017 et 2018, le prix du CVD a été fixé lors du CC du 16 août 2017, respectivement à 2,53€ et 2,73€/M³. Une forte augmentation donc, + 26% en deux ans.. Dans les attendus de la décisions, rien de bien précis sur le mode de calcul, juste « Vu le Plan comptable de l’eau fixant le CVD au montant de 2,73 €« , « Vu la situation financière de la Ville » et « Attendu qu’il convient d’adapter le prix de l’eau à 2,73 € tout en procédant à un étalement en 2 phases, à savoir une première phase à 2,53 € (pour 2017 NDLR) et une seconde espacée d’une année à 2,73 € (pour 2018 NDLR), et ce, afin que le coût reste socialement acceptable« .

Le message d’août 2017 de la majorité est clair : faites-nous confiance, nous gérons la situation, il faut absolument augmenter, mais comme on est sympas on va le faire progressivement.

Nous voici en mars 2018. A l’ordre du jour du Conseil communal figure la fixation du CVD pour 2018, sans préciser ou faire référence à la décision d’août 2017. Et là, alors qu’une décision avait été prise 7 mois plus tôt, retour, pour 2018 uniquement, à un CVD de 2,16€, comme en 2015 et 2016! Des explications? Aucune! Et les attendus de la décision, que nous disent-ils? Que « Vu le plan comptable de l’eau reprenant les comptes d’exploitation récapitulatifs des activités « production » et « distribution » pour l’exercice 2014 d’où découle un CVD de 2,16€/M³ ». Mais alors, que justifie l’augmentation pour 2017 ?? C’est la question qu’ont posée les conseillers Zanchetta (PS) et Gavroy (Écolo).

Résumé et conclusion :

  • l’évolution du CVD est le suivant : 2,16€/M³ en 2015 et 2016; 2,53€ en 2017; à nouveau 2,16 en 2018
  • 2017, ET SEULEMENT ELLE, est donc une année exceptionnellement chère pour le CVD
  • aucune justification comptable ou politique n’est donnée pour le prix  facturé en 2017, de 17% supérieur à l’année précédente et à l’année suivante
  • cela, vous n’avez pas pu le lire dans le bulletin communal…
  • Pour l’eau consommée en 2017, les ménages virtonnais vont payer chaque M³ 39 centimes plus cher sans justification, soit une cinquantaine d’euros pour un ménage de 4 personnes!
  • Pour Écolo, le prix de l’eau (CVD) fixé le 16 août 2017 pour l’année 2017 était incongru car sans fondement et doit être corrigé!

NON aux visites domiciliaires, OUI à une commune hospitalière

Quelques éléments de contexte ci-dessous et l’article complet en cliquant ici.
Cela fait des semaines que la motion était prête. Cependant, le Conseil communal ne s’est pas réuni durant plus de deux mois. Les groupes PS et Écolo ont déposé la motion une première fois. Refus du Collège car trop tôt, avant la convocation officielle du Conseil. Elle fut ainsi déposée une seconde fois, après la convocation officielle mais ce fut jugé trop tard, au nom d’un article du R.O.I.. Cela a passablement énervé Christophe Gavroy (Écolo). Finalement le point a été discuté en votant l’urgence aux deux-tiers. Le Collège ne semblait pas au courant dans son ensemble de nos démarches. Étrange mais sans doute un signe de plus de la discorde. Loin de nous l’idée de transgresser un règlement mais nous réclamons le respect de son esprit en priorité. Il est d’ailleurs temps de le moderniser pour rendre l’information communale plus accessible aux conseillers communaux pour ce qui les concerne et à la population d’une façon générale. Exemple pour les conseillers : dans certaines communes, les PV du Collège leur sont envoyés par mail, de même que les pièces expliquant les points à l’ordre du jour tandis qu’à Virton il faut se rendre sur place. Exemple pour la population : dans de nombreuses communes, le règlement pour exercer le droit d’interpellation du citoyen au Conseil communal est mis en évidence sur le site internet de la commune. A Virton, non, il ne s’y trouve tout simplement pas. Et pourtant ce droit existe, comme dans toutes les communes wallonnes.