Pour une solidarité villageoise mondiale!

Publié le 23 mai 2019
Rédigé par 
roald.wyckmans

À vous tous qui me suivez parfois et me lisez aujourd’hui, bonjour !

Et oui, me revoilà candidat Écolo à cette élection, pour la Chambre, dans la circonscription du Luxembourg. Je la pousse.

Mon parcours de vie et mon activité professionnelle me font traverser les frontières plus qu’à mon tour. À l’intérieur de l’Europe pour voir ma fille en Espagne, ma mère en France ou pour aller travailler au Grand-Duché. Hors d’Europe, surtout en Afrique, où, après y avoir vécu, je m’y rends à présent pour des séjours de négociations commerciales.

Cela me confronte continuellement au paradoxe d’une Europe et d’un monde que l’on dit « devenus un village ». Un village fort peu serein, peu harmonieux, pas vraiment conçu pour les populations qui l’habitent, un village aux clivages et aux fractures très profondes. Impossible d’y être indifférent, impossible de ne pas en être chamboulé.

Quand je reviens à Ethe, mon camp de base, là où je me ressource en me nourrissant de la lumière et des paysages gaumais, je regarde ce qu’il se passe dans mon propre pays. Quels sont les points communs ?

Les inégalités, lorsqu’elles sont ou deviennent trop importantes, comme je le vois ici et ailleurs, provoquent des tensions et nuisent à l’équilibre de la société dans son ensemble et au bonheur des individus qui la composent. Cela se démontre scientifiquement (voir les études de Wilkinson/Pickett).

Mon illustration est très simple : ne faut-il pas être particulièrement cynique pour s’accommoder de concitoyens dormant dans la rue au prétexte que je dispose d’un toit et de quoi me chauffer ? Comment évacuer de ma tête que, dans ma propre commune de Virton, des hommes, des femmes et des enfants dépendent des aides alimentaires pour se nourrir, alors que mon assiette, elle, est pleine ? Ou que je vis à plus de 200 mètres d’altitude alors que des centaines de millions d’humains en bord d’océans se font rattraper par l’eau montant suite au changement climatique ?

D’accord, c’est classique. Je vais vous faire pleurer et ce n’est pas le but. Non, je veux juste nous engager tous à ne jamais perdre ce cap : ces choses-là, pas de toit, pas à manger, pas de soins, pas de loisirs, pas de terre, on n’en veut pas ! Je ne vais pas non plus organiser une collecte dimanche, elle ne réglerait rien. Ce sont des actions politiques et structurelles dont nous avons besoin.

Attention, les « yaka » ne sont pas des réponses. Je suggère aussi une posture, celle de ne pas considérer chaque changement et chaque proposition de changement à la seule aune de nos habitudes ou de notre portefeuille. Relevons la tête et regardons aussi autour de nous.

Nous sommes reliés aux autres humains et à la nature. Reliés et totalement dépendants. Pour bien vivre nous avons besoin des autres, de leurs savoirs et de leur chaleur. Nous avons besoin de biodiversité -et de diversité tout court- et pas que pour le plaisir des yeux, pour notre survie. Nous avons besoin d’océans avec plus de poissons et moins de plastiques. Nous avons besoin que chacun puisse se sentir bien là où il est sans être obligé de migrer. J’aime voyager mais librement, pas poussé par l’instinct de survie. Ce serait cool qu’il en soit ainsi pour chacun.

Si le monde est un village, il faut y construire une solidarité villageoise ! C’est mon credo !

Une solidarité entre les générations. Les générations d’aujourd’hui, notamment en répartissant mieux le travail entre elles pour sortir de la stupidité d’un grand nombre de jeunes au chômage tandis que d’autres ont du mal à concilier travail et enfants et qu’on demande de continuer à travailler au-delà de 65 ans. Il n’y a pas de solution toute faite mais ce qui est sûr c’est qu’actuellement ce n’est pas équilibré.

Solidarité avec les générations de demain qui hériteront de ce qu’on aura bien voulu leur laisser.

Solidarité entre les peuples du village Terre. « S’unir sans se confondre, se distinguer sans se séparer » (CBAI).

Encore un mot. Mon confort à moi c’est d’avoir du temps à moi, sans autre contrainte que mes élans et mes plaisirs. J’aime bosser mais j’aime aussi avoir des loisirs, notamment pour vous voir.

Ciao et à dimanche !

Christophe Gavroy, 42 ans – Ethe (Virton)
Licencié en politique économique et sociale, certifié en agroécologie et en gestion positive des conflits.