La crise Covid n’en finit pas et impacte la vie de tous. La Maison de repos l’Amitié doit également gérer cette situation.

Lors du Conseil communal conjoint du 9 décembre, Nicolas Schiltz, Président du CPAS de Virton, a fait le récit d’un épisode de la vie de la Maison de repos, à savoir son déménagement partiel interne pour occuper la toute nouvelle aile. Le récit de TVLux est visible ici. C’était également l’occasion d’évoquer la question de la communication vers les familles, de faire le point sur la crise Covid, de préciser les conditions pour les visites et puis de donner des perspectives pour une maison de repos qui, dans quelques mois, comprendra 120 résidents. Un nouveau contexte qui est l’occasion de lancer une réflexion sur la qualité de vie des résidents, le bien-être au travail et les liens avec les familles.

Cette prise de parole devant les deux Conseils est reproduite ci-dessous.

Depuis, les travaux ont repris pour effectuer la jonction entre les deux bâtiments, entraînant son lot d’inconvénients temporaire.

Côté Covid, les visites se sont intensifiées, un créneau s’est ouvert les deux samedis de fêtes et la vaccination, quoique pas immédiate, est à présent en vue. La Maison s’y prépare. Elle s’effectuera sur base volontaire bien entendu.

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Conseil conjoint Ville-CPAS 9 décembre

Prise de parole concernant la communication notamment vers les familles en lien avec le déménagement et le contexte actuel de la maison de repos

Il est de ma responsabilité de venir d’initiative vers vous, membres du Conseil CPAS et du Conseil Communal, mais aussi de la population, suite au déménagement au sein de la maison de repos l’Amitié, déménagement qui s’est déroulé le mardi 24 novembre dernier, déménagement qui a fait couler de l’encre, essentiellement virtuelle. A présent ce sera un peu de salive.

Venir vers vous, en toute transparence sur les événements, apporter quelques éléments objectifs et mener un débat que je souhaite serein. Tout cela pour se retrouver sur l’essentiel, que nous partageons tous je pense, à savoir tirer les leçons de nos expériences et améliorer tout ce qui doit l’être pour la qualité de vie des résidents en lien avec leurs familles et le bien-être au travail du personnel.

La raison d’être de cet établissement est la qualité de vie des résidents en prenant en compte au moins trois sphères importantes : le bien-être des travailleurs, le lien avec les familles et le contexte général.

À l’Amitié, ces derniers mois, deux priorités sont gérées à savoir :

  • la deuxième vague de cette crise sanitaire et donc de toutes les restrictions qui en découlent, et
  • la poursuite du projet d’extension et de reconditionnement de l’établissement que nous connaissons : des chambres plus grandes et plus confortables, de meilleures conditions de travail et un accueil de 120 résidents au lieu de 83, sans compter le Centre de jour.

La crise sanitaire, et singulièrement dans cette deuxième vague, que nous vivons tous, nous épuise moralement et/ou physiquement. Cet épuisement nous touche tous … la peur du virus s’est transformée en fatigue généralisée. C’est un constat.

Un déménagement est par nature un évènement de changement, de perturbation, où l’on quitte un lieu avec des habitudes et des repères pour tenter d’en retrouver de nouveaux. Pour les résidents, le changement radical, c’est leur entrée en maison de repos. Pour eux-mêmes mais aussi pour leurs proches. C’est parfois difficile.

Beaucoup d’entre nous autour de la table vivent ou ont vécu ce passage en tant que proche.

Alors, bien sûr, un nouveau déménagement, intérieur, quand bien même il apporte certains avantages, est un événement important et heureusement exceptionnel.

Un déménagement se prépare, s’anticipe, se planifie au mieux. C’est ce que nous avons tenté de faire, dans un contexte très particulier, vous en conviendrez. Ce déménagement a été préparé dans un contexte particulier, avec du bon sens, en étant attentif à la coordination des services, en tentant de se posant les bonnes questions.

Chacun, avec son niveau de responsabilité, a relevé le défi… chacun a mouillé sa chemise ! Lors du dernier conseil communal, j’ai exposé le fait que tout était sous contrôle. Je confirme que nous avons pris les devants sur différents points, mais que nous ne sommes pas maîtres des imprévus.

Que puis-je dire sur la communication, le déménagement en tant que tel et les aspects techniques?
a) La communication

Avons-nous bien communiqué sur cet évènement ? La réponse est non ! j’en assume une forte responsabilité et comprends les difficultés de compréhension pour les familles. Il n’est pas concevable d’apprendre le déménagement de son parent en ouvrant le journal le matin.

Depuis lors, nous avons réécrit à chaque famille, pour exposer l’état de la situation. Avec les équipes, nous nous rendons disponibles si nous recevons des interpellations afin d’y apporter réponse, et nous réalisons quand c’est possible des visites ponctuelles des lieux dans le respect des consignes sanitaires.

Les équipes de terrain mettent le cœur à l’ouvrage pour aussi transmettre des photos aux familles afin de prendre connaissance des lieux, des nouvelles chambres, de l’atmosphère.

La communication est un domaine complexe. Nous avons assurément à nous projeter, à apprendre de nos erreurs, à nous améliorer. Je souhaite en effet que nous ouvrions un réel chantier à ce propos.

b) Le déménagement
  • La préparation
    Un déménagement se planifie dans un environnement. Nous avions donc à définir une date faisable, en lien avec les avancées du chantier et des entreprises. Mais pas que : … diverses autorisations, validations, états des lieux du bâtiment par niveau devaient être réalisés. La réception du mobilier, le nettoyage des lieux, la mise en production de tous les systèmes d’exploitation. Mais pas que … les autorisations du service incendie et la réception officielle du titre de fonctionnement devaient finaliser le tout.
    Maintenir la date du déménagement a été une option validée afin que celui-ci soit derrière nous pour que les fêtes de fin d’année (si particulières cette année) ne se déroulent pas dans l’agitation des cartons ou autres.
  • La journée en tant que telle
    Le déménagement s’est donc déroulé sur une journée débutée vers 6h30 pour se terminer à 21h. Le personnel a été rappelé et on était à 150% de l’effectif habituel sur le service. Les membres du personnel du CPAS, qui pouvaient être là, sont venus donner un coup main, et tout au long de la journée, ce sont des binômes qui se sont constitués entre personnel de l’Amitié et du CPAS. Nous avons aussi été épaulés par une équipe de bénévoles « professionnels » de l’ASBL « Safety Team ». Je tiens ici à remercier chacun.
    Au sein du bâtiment, il y avait donc, posté aux entrées principales, un aiguilleur avec plan, numéro de chambre et nom des résidents. Je peux vous dire, pour avoir porté quelques caisses et échangé avec l’un ou l’autre, que globalement, cette journée s’est bien passée.
c) Les aspects techniques

Téléphonie : après avoir accusé un retard, 3 jours après le déménagement tout était en ordre. Il reste encore 4 résidents en problème de ligne.

TV : la problématique des marchés publics nous a occasionné des ennuis que je ne peux dévoiler plus.  Avec notre fournisseur actuel, tout était en ordre en date du 7 et 8 décembre.

Et puis il y a demain.

Le prochain déménagement sera à planifier, à la fin de la deuxième phase qui aura lieu, si tout se passe bien, avant les congés du bâtiment de l’été 2021. Certains résidents vont déménager deux fois en interne, nous y serons attentifs.

On apprend beaucoup de nos expériences et les prochaines phases du chantier apporteront leur lot de surprises.

Si 47 personnes ont été déménagées, n’oublions pas les 36 personnes sont restées dans leurs chambres où le quotidien va à présent être bousculé.

Hier soir (le 8/12 ndlr), en Comité de gestion de la maison de repos, nous avons pris le temps de revenir sur les problèmes liés à la communication vers les familles mais aussi sur la situation après déménagement. Avec sérénité et calme, le directeur de l’établissement a pu répondre à toutes les questions. Nous avons évidemment à évaluer cette expérience et à nous documenter pour la suite.

Notre posture est bien d’analyser ce qui s’est passé et regarder devant nous pour relever nos prochains défis.

Pour conclure sur ce point, je tiens à formuler trois idées clés :
  1. Tout d’abord, il nous faut lancer une réflexion sur la qualité de vie des résidents, le bien-être au travail et les liens avec les familles. Pour ce faire j’ai pris quelques initiatives sur lesquelles je reviendrai en Conseil du CPAS. L’objectif est de créer un cadre méthodologique pour que nos processus de communication soient dignes de nos relations.
  2. Ensuite, nous quittons progressivement la gestion d’une maison de repos de type familiales pour demain une maison plus conséquente par le nombre de personnes hébergées, le nombre de membres du personnel et la surface de gestion des lieux. Pour cela, toute l’organisation de la maison devra, forcément, évoluer et s’adapter. Cela concernera le personnel dans toutes ses composantes et aussi les résidents. La maison de repos s’agrandit et, en 40 ans d’existence, son public a évolué. C’est l’occasion de se remettre en question, de se réinventer, de se renouveler, de s’améliorer.
  3. Enfin, rappeler que la chambre du résident est son domicile, son espace privé et que ce lieu s’inscrit dans une gestion collective où le vivre ensemble prend une place importante. Cette double composante doit être prise avec respect de tous et dans un cadre donné.
Je vais enfin me permettre quelques mots pour vous donner quelques informations sur les visites.

La crise sanitaire et la deuxième vague ne sont pas derrière nous. Il n’y a malheureusement pas lieu de desserrer les protocoles sanitaires.

Rappeler que l’Amitié a été touchée par la COVID 19; nous avons à déplorer 5 cas positifs chez les résidents dont malheureusement 2 décès, et 4 membres du personnel touchés.

La veille est donc maintenue !

Pour autant, notre société débat au quotidien sur les aspects essentiels et non essentiels de tous les aspects de la vie. Il faut à mes yeux à considérer que les contacts sociaux comme essentiels pour tous. Je pense qu’il y aura consensus sur ce point.

Pour ce faire, j’ai demandé à ce que l’on puisse louer une cabine aménagée à l’extérieur de l’établissement afin de permettre les visites en toute sécurité. Un lieu au sein de la maison est à présent opérationnel pour, là aussi, réaliser les visites.

Depuis le 30 novembre, nous avons repris les rencontres au rythme de 5 visites par jour. Ce rythme a été doublé depuis ce lundi 7 décembre. Là aussi, nous sommes épaulés par l’ASBL « Safety Team » (que je remercie encore) pour élargir le cadre.

Pour les visites, est à l’étude la possibilité de programmer des rencontres les week-end et ma demande a été d’envisager aussi des rencontres le jour de Noël. Pour ces deux points, nous aurons à revenir vers chacun avec des modalités précises.

Nicolas Schiltz, Président du CPAS.