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Le patrimoine, petit et grand, du Grand-Virton

Interpellés par un spécialiste de la matière sur notre vision de la préservation du patrimoine à Virton, nous présentons ici ce qui découle des orientations générales de notre méthode de travail et des lignes de conduite des politiques que nous voulons mener en ce qui concerne cette matière importante -et compliquée- de la préservation du patrimoine.

Nous n’avons pas la prétention d’avoir réponse à tout sur tout tout le temps sans avoir consulté les spécialistes du sujet d’une part, les habitants d’autre part, qui pourraient contribuer à déterminer des priorités, à urgence égale.

La Région wallonne est dotée d’une Agence, l’AWAP, qui a autorité en la matière. Elle doit nous aider sur le fond de la réflexion, comme les personnes-ressources locales peuvent également le faire, et nous en avons.

La question du financement des restauration, entretiens et autres préservations nous oblige à bien mesurer notre action. Les récentes fouilles au Faubourg d’Arival ayant mis au jour des vestiges très intéressants de vertunum ont mis en même temps en évidence la frustration collective de ne pouvoir les garder « à la vue de tous » pus longtemps que quelques semaines.

Notre Conseillère communale, Marie-Anne Claude-Escudero est intervenue en Conseil communal pour souligner l’opportunité de voir Virton, près du centre en plus, doté d’un site visitable pour les écoles, les habitants et les touristes. Les visites furent de courte durée mais ont montré l’intérêt pédagogique et culturel de ce site brièvement mis au jour.

Les montants nécessaires pour rendre accessible dans de bonnes conditions ce qui avait été mis au jours sont très et trop importants, encore plus dans l’improvisation. Mais aujourd’hui nous savons ce que recèle le sous-sol de toute cette zone.

En passant devant ce qui est aujourd’hui une prairie, nous ne pourrons plus nous empêcher de penser à ce qu’il y a peut-être dessous et qui, peut-être, pourra trouver une autre issue que le recouvrement après examen lors d’un prochain épisode.

Consolons-nous en sachant que tout a été filmé et enregistré en 3D et sera disponible sur le site de l’AWAP pour des visites virtuelles.

Cela n’a rien d’exceptionnel, même une ville comme Sainte-Colombe , où l’entièreté du sous-sol est fait de vestiges romains magnifiques, jusqu’au fond du fleuve, doit se limiter à laisser fouiller un temps déterminé avant d’autoriser la construction sur les sites mis au jour.

Toujours concernant ce dossier en particulier, l’Awap sera, fort heureusement, attentive à la suite des opérations alentour. Elle sera l’indispensable boussole, elle-même limitée d’ailleurs dans son action par des aspects budgétaires.

De son côté la CCATM (Commission consultative de l’aménagement du territoire et de la mobilité) de Virton a également évoqué le sujet pour que des alertes lui soient données dans le cadre de l’examen des dossiers, afin d’éviter le cafouillage administratif de cet épisode.

Concernant le « petit patrimoine », fragile par essence s’agissant souvent de pierre de Gaume, nous l’avons dans le viseur tout en sachant que là aussi nous serons tributaires, pour partie, de subsides de la Région qui ne s’annoncent pas du tout en hausse avec le nouveau gouvernement de Wallonie.

Notre ligne de conduite serait, si cette matière nous écherrait, sur base du répertoire communal du petit patrimoine :

  • de disposer, comme on nous l’a suggéré d’une liste complétée (murs de pierres sèches notamment) de l’ensemble du petit patrimoine comme base des actions d’entretien, préservation et restauration;
  • de veiller en priorité à ne pas le laisser se dégrader de façon irréversible. Pour cela il s’agit de l’examiner régulièrement avec l’œil avisé du spécialiste et de prendre les mesures qui s’imposent pour arrêter la dégradation irréversible;
  • de poursuivre les actions entreprises notamment dans les cimetières et de nous attaquer à la rénovation de ce qui peut l’être, comme la fontaine de Latour-Haut, à plusieurs reprises affectée par des véhicules indélicats, en plus de la vétusté manifeste;
  • de veiller à garder du savoir-faire dans l’équipe des ouvriers et de poursuivre la participation à des formations ad hoc.

Dans « petit patrimoine », nous pouvons mettre les innombrables mosaïques du centre-ville et au-delà, en cours de restauration pour l’une d’entre elles? Ce dossier à lui seul nous montre la limite de nos ambitions.

Pour notre part, nous mettrions également dans le « petit » patrimoine à préserver, les murs en pierres sèches que nous voyons disparaître mètre après mètre, à l’occasion d’affaissements ou même par décision individuelle. Que seraient la rue des glycines ou le haut de la vigne sans ces murs. Et pour cette dernière, de nombreuses portions ont déjà disparu. La voie réglementaire ne suffira pas, nous le savons.

Rappelons l’épisode des ruelles de Virton dont certaines ont perdu leurs pavés (et leur cachet du même coup) fin du siècle dernier, c’est à dire il n’y a pas longtemps. Une tension existe sur ce genre de sujet, entre beauté et praticabilité. Il y avait moyen de mieux faire.

Il faut beaucoup de pédagogie pour expliquer que ce qui peut rendre Virton attractif est éventuellement un peu inconfortable au jour le jour voire difficilement praticable pour des PMR.

Ruelles, kiosques (rénovés pour de gros montants), potales, bornes, lavoirs, fresques, murs de pierres sèches, arbres remarquables, tout cela doit faire l’objet de l’attention de l’autorité communale et des autorités supérieures avec l’aide, si possible, de l’exigence de la population.

Nous voyons tous les jours des infractions urbanistiques commises sciemment. Commençons, en tant qu’autorité communale, à ne pas en commettre nous-mêmes.

La prise de conscience de l’intérêt, pour nous humains d’aujourd’hui, de garder des traces de ceux qui nous ont précédés, par une fraction suffisante de la population de façon à constituer une masse critique d’influence voire de contrôle social, nous semblerait constituer la voie la plus sûre. Pour cela, une association virtonnaise active, organisant régulièrement des activités pour des cercles de non-initiés, serait la bienvenue.