Toutes les propositions

La propreté de l'espace public ou le tonneau des Danaïdes

Ci-dessus: Un après-midi au square des Canadiens… Photo de la vignette :  Un vendredi soir au Parc Foncin…

La volonté de propreté dans les rues, voilà bien un sujet qui fait consensus au niveau politique et de la majorité de la population.

La propreté publique, tout le monde dit la vouloir. Les détritus dans les rues, les parcs, les bois ou les bords de route nous ÉNERVENT tous. Les réseaux sociaux s’animent régulièrement sur le sujet. L’instauration des sacs bleus n’a rien arrangé (éventration, sacs refusés restant sur place…).

Pourtant, des moyens financiers très importants sont déjà investis par la commune et la région pour le nettoyage régulier, les campagnes de sensibilisation sont permanentes (voir notamment « ici commence la mer »), les écoles et autres groupes de jeunes ne cessent d’être actifs sur le sujet, notamment en participant aux campagnes Be Wapp de ramassage de déchets, tout au long de la scolarité des enfants, des caméras mobiles sont installées pour identifier les inciviques, les sacs abandonnés sont fouillés et des sanctions sont données aux contrevenants… Signe de l’intérêt de la population, le premier budget participatif a opté pour des projets concernant la propreté publique, non encore mis en œuvre à ce stade.

Alors?

Alors, nous subissons et n’avons d’autre choix que de continuer à relever le défi de la propreté dans un contexte défavorable de production exponentielle d’emballages et autres produits jetables.

Nous sommes face à un problème sociétal : la société de consommation et ce qu’elle produit de masse d’emballages non réutilisables et non consignés fait que 1% de déchets dans la nature suffit à polluer visuellement et mettre les vaches en danger.

Nous sommes face à un problème culturel : une fraction minime de la population incivique suffit à énerver la majorité qui essaye de bien faire.

Nous sommes face à un problème de gestion publique : comment faire pour endiguer ce fléau au niveau communal? La commune ayant très peu de leviers sur les causes mais subissant toutes les conséquences, que faut-il faire et quel budget communal doit-on y consacrer?

Mettons à profit le consensus sur le sujet pour fédérer l’énergie disponible au service d’actions que nous pourrons tous porter au lieu d’incriminer les services de la commune ou de laisser penser qu’il n’y a qu’à faire ceci ou cela.

Quelques propositions, banales ou de changement :

Prévention :

  • Travailler sur le « zéro-déchet » à travers des actions de sensibilisation à destination des habitants mais également des commerçants (afin qu’ils ou elles acceptent des contenants réutilisables ou des cendriers, par exemple). L’instauration du système de prêt de gobelets réutilisables (13.000) a été une initiative positive, à poursuivre et amplifier.
  • Organiser des campagnes périodiques de sensibilisation, bien visibles, bien réfléchies, bien ciblées (près des bulles à verre, à l’entrée des industries…), thématiques (par exemple sur la dangerosité de certains déchets pour le bétail)…
  • Évaluer le dispositif des poubelles publiques et l’ajuster si besoin (nombre, emplacement, modèle). Nous savons que ces poubelles peuvent être un aspirateur à déchets ménagers ordinaires de citoyens peu scrupuleux. Examiner la possibilité que les poubelles soient elles aussi sélectives.
  • Informer la population des changements dans le ramassage des sacs bleus, par exemple par temps de neige ou de gel.
  • Soutenir la mise en place d’une Eco-Team au sein de l’administration pour que les employés proposent des pratiques zéro-déchet et durables dans le cadre de leur travail.
  • Faire pression sur le Gouvernement wallon (MR/Engagés) pour qu’il reconsidère sa décision de renoncer à l’instauration d’une consigne sur les emballages jetables étudiée par le gouvernement précédent (Ecolo-PS-MR) et qu’il engage une politique volontariste de réduction de ces emballages.
  • Faire pression sur l’intercommunale Idelux environnement pour poursuivre l’installation de bulles à verre enterrées mais aussi organiser au plus vite des PAV (Points d’Apports Volontaires), comme pour les bulles à verre, pour d’autres déchets comme les déchets compostables et les sacs bleus en proposant, par quartier, des « cages », de façon à réduire ce spectacle bimensuel des chapelets de sacs qui se déplacent avec le vent, s’éventrent ou restent des jours et des jours. D’autres intercommunales le font déjà.

Cache-misères néanmoins indispensables

  • Évaluer le résultat des nettoyages réguliers commandités par la commune et en augmenter la fréquence si besoin.
  • Ramasser les déchets le long des routes AVANT de faucher ou broyer.
  • Participer aux opérations « Rivières propres ».
  • Faire de la campagne Be Wapp une action choc de grande ampleur, mobilisant le maximum d’acteurs, les agents communaux et du CPAS, les écoles, les associations, les mouvements de jeunesse et les habitants.
  • Distribuer des sacs pour déjections canines.
  • S’appuyer sur le futur réseau de cantonniers et promouvoir l’utilisation de « betterstreet » pour signaler les déchets sauvages quand on ne peut pas soi-même s’en occuper.

Répression

  • Continuer à poursuivre sans relâche les contrevenants.
  • Proposer, aux primo-contrevenants, une alternative à l’amende, par exemple une formation sur la gestion et le tri des déchets ou des travaux d’intérêt général comme du nettoyage de voirie ou une dépollution.
  • Cumuler, possiblement, les sanctions alternatives (médiation et travaux d’intérêt général) à l’amende pour les récidivistes.